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Dans les casseroles
Dans les casseroles
  • 23 ans, diplômée d'une grande école, en reconversion dans la pâtisserie. Aime la cuisine, la culture, faire chauffer ses casseroles et écrire sur celles qu'on traîne avec nous. Tatouée / gourmande / curieuse de tout /
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31 mai 2013

I belieeeve I can fly !

 

Ça fait un certain temps que ça me trotte dans la tête : aujourd’hui, j’ai envie d’écrire sur ma relation à la religion, à la foi, et au divin.

(Et l’absence de lecteurs devient encore plus… absente.)

Entre le terrorisme islamiste dont on nous rabat les oreilles depuis 2001 et les fous furieux qui manifestent en France en tenant des propos pour le moins étonnants depuis le lancement du projet de loi Taubira, autant dire que les réactions sont à vif dès que l’on aborde le sujet en France. D’autant que notre pays traîne quand même de sacrées casseroles, entre la révolution de 1789 qui voulait faire valdinguer l’entité « monarchie + église », les aléas des coups d’états et retours à la monarchie qui ont suivi, donnant une place instable aux institutions catholiques et à celles-ci un rôle tout aussi controversé dans la société. Tout ça jusqu’à la séparation finale de l’église et de l’état et à la notion de laïcité qui n’a quasi nulle autre pareille à travers le monde… Sur fond de relents de bigoterie bourgeoise plus ou moins appuyés jusqu’à que la société de consommation vienne balayer le peu qu’il restait d’obligations religieuses ou de ferveur réelle.

C’est sûr, notre pays entretient des rapports particuliers avec la religion en tant que relation au divin et les institutions en général, les institutions religieuses ne faisant donc pas exception. Ça n’aide pas pour tenir un dialogue paisible et serein.

Convictions personnelles

Moi, je suis croyante. Mais je ne suis pas baptisée, je ne vais à aucune église, aucun temple, aucune mosquée. J’aimerais, bien sûr, avoir un lieu où je pourrais méditer, prier, et peut-être même échanger avec d’autres, faire évoluer ma foi. Je fais la différence entre la foi et les institutions, et j’ai suffisamment étudié, lu, écouté pour m’être rendue compte que les hommes récupéraient la moindre parcelle de vulnérabilité et de malléabilité à des desseins de puissance. C’est valable pour les églises, les entreprises, le sexisme : si un homme (ou une femme, bien sûr) se rend compte du pouvoir de son influence, vous pouvez être sûr que ça tourne mal 9 fois sur 10… Beaucoup trop souvent, les lieux de culte se teintent de hiérarchie, de condescendance, d’hypocrisie donc d’emprisonnement, d’intolérance et de rejet. En bref, ils deviennent les lieux où tous les défauts dont les humains peuvent faire preuve viennent s’incarner.

C’est balot, quand on essaie de se rapprocher du Divin qui est l’antithèse de l’imperfection… Le contraire des limites. J’ai la certitude (en fait, la foi), que Dieu est une force divine et rédemptrice, au pouvoir d’empathie totale, de création infinie, d’amour sans tâche et sans faille. Dieu n’est pas le Père noël, il n’est ni masculin ni féminin… Il est l’Être, et c’est une source inépuisable d’énergie, de résilience, de compassion. Nous autres êtres humains, n’utilisons qu’une partie infime de notre cerveau, naissons et souvent vivons conditionnés par les parallèles directs liés à notre survie. Nationalité, héritages familiaux, ethnies et sexes. Préjugés, vision à court-terme, émotions confuses qui aveuglent et enchaînent… c’est ce qui nous rend capables du meilleur comme du pire, c’est ce qui nous rend parfois monstrueux, parfois délicieusement imparfaits, parfois miraculeux. Mais nous sommes terriblement limités… Nous avons des certitudes, des croyances, des valeurs et des principes, mais qui peut certifier, prouver que les siennes sont les bonnes ? Qui peut expliquer pourquoi nous sommes ici ? Ce que nous devons attendre de la vie, et ce que nous devons attendre de nous-mêmes ? La moindre de ces questions nous plonge dans des abysses de questions métaphysiques. Il faut me voir hésiter entre une salade d’endives aux noix ou une poêlée de brocolis sauce sésame le midi, alors être certaine de pourquoi je suis moi et quelle est mon utilité sur cette Terre, pourquoi les petits Bengali fabriquent des t-shirt H&M dans d’atroces conditions pour 1 euro par mois pendant que je me pose ce terrible dilemme endives versus brocolis, comment pardonner à quelqu’un qu’on aime pourtant de toute son âme, et comment concilier confiance en soi et introspection de soi… et ben c’est pas facile. C’est facile pour personne. Personne ne sait. Et même les prêcheurs qui ont sacrifié toute leur vie de plaisirs pour porter la soutane / la robe / la barbe et autres, ils ont des certitudes (tant mieux pour eux), mais au final, ils sont comme moi, comme toi ou toi.

Ils n’en savent fichtrement rien et ils rament. Ils cherchent. Ils tâtonnent. Certains ne le font même d’ailleurs, ils ont juste trouvé dans le système (en l’occurrence, le système religieux de leur choix) une parade qui leur permet de : gonfler leur ego ; avoir une brillante carrière ; soumettre hommes femmes et enfants ; non vraiment, les possibilités sont multiples.

Je me considère donc comme croyante, car une douce chaleur se répand en moi quand je prie, quand je ferme les yeux et que je tente de me connecter « Dieu », enfin, au divin. Je prie tous les soirs depuis plus de deux ans, parfois en journée. C’est discret. Le soir, une fois les lumières éteintes et les baisers de bonne nuit échangés, je me calme, joins mes mains à ma bouche, et prie en silence. J’ai envie d’exprimer ma reconnaissance, même après les pires journées – surtout après les pires journées. Car malgré tout, je sais que je suis reconnaissante que mon environnement ne soit pas si pourri que ça dans un contexte de recherche de paix intérieure. Je résume : plus de problèmes de santé majeure dans ma famille, personne dans mon entourage n’est à la rue, nous ne sommes pas en guerre, nous n’avons pas de soucis majeurs. Certes, le monde est parfaitement chaotique et malgré ces « check ! », il m’arrive très souvent de perdre pied et de devoir exprimer ma souffrance de petite humaine insignifiante. Mais justement. Il y a bien pire. Moi et les miens ne souffrons pas le martyre. Je vis le miracle quotidien d’être amoureuse et que l’on m’aime en retour. Ce sont des piliers, et je veux m’en rappeler chaque jour, mesurer ma chance de l’instant… Puis je prie pour le désordre et la douleur, en espérant que chacun trouvera la force nécessaire. Je prie pour qu’après notre mort physique, nous trouvions tous un jour le repos et la paix. Enfin, je prie parfois pour trouver en moi des ressources inattendues qui me permettront d’être meilleure et peut-être d’amener à mon tour un peu de beauté et d’empathie.

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(Tout un programme...)

C’est niais ? Souhaiter le bien et la compréhension malgré tous les efforts que cela coûte, est extrêmement difficile quand on a la mesure même infime de la tristesse, de la maladie et de la terrible fragilité des choses.

Voilà pour moi. Je conclurai en disant que mon mysticisme n’est jamais entré en contradiction avec : mon désir d’émancipation, ma bisexualité, mes avis souvent libéraux, l’alcool bu pendant les fêtes, les opinions très diverses de mes amis tout aussi divers, mon tatouage, les thérapies que j’ai suivies, ma curiosité et mon besoin de culture et de connaissances, mon approche des sciences et des mathématiques.

La liberté de pensée des athées et des croyants

En toute logique, je considère donc que chacun est en droit de suivre la voie qui lui convient le mieux. Si le devin existe vraiment, il est là pour tout le monde, y compris pour celui ou celle qui se considère athée, et même s'il ne s'en rend pas compte. Tenter de bien agir, d’être tolérant, généreux, empathique, c’est compliqué et si on s’y efforce sérieusement, cela suffit à tracer un chemin vers l’apaisement et l’amélioration. J’ai des amis de différentes religions, et beaucoup d’amis athées. J’ai aussi toute une palette de couleurs politiques, avec des militants extrême-gauche et des sympathisants extrême-droite (oui, c’est difficile de composer parfois, mais c’est le jeu) en passant par des adhérents Verts, PS, UMP. Je ne suis pas d’accord avec tout le monde, mais ça n’a jamais été un problème ! La diversité permet de progresser.

Jusqu’à présent, ceux dont les valeurs et les opinions politiques et sociétales sont les plus proches des miennes, se sont révélés, côté religion, être athées. And I’m cool with it.

Ces derniers temps, j’ai vu apparaître, sur les profils de ces amis, sur leurs blogs et leur timelines, des choses comme celles-ci, qui me font sourire car elles pointent toutes les contradictions et les dérives que je dénonce fermement également :

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 Et puis il y a le reste. Des propos tout aussi bornés que ceux provenant des religieux radicaux.
Je n’ai pas réussi à retrouver celui qui m’avait le plus interpellée : une citation proclamant que religion et connaissance ne faisaient pas bon ménage. Que la religion empêchait toute progression de la culture en général. … Sérieusement ? Prenons toutes ces théories sur le big bang, les particules et tout le bazar. Qu’est-ce qui empêche un croyant d’approuver tout ce que les scientifiques ont prouvé ou de s’intéresser à toutes leurs hypothèses ? Il peut simplement garder dans son cœur ce sentiment que ce n’est pas un hasard de l’univers, que quelque chose d’extrêmement puissant se trouve à l’origine de ce formidable chaos qui verrait aussi naître l’Humanité.

Je n’ai donc pas remis la main sur ce gif assurant qu’avoir la foi nous rendait donc inculte et imperméable aux sciences et au savoir en général.

Mais il y en a d’autres :

 

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Tout à fait d'accord, l'éducation, la science, la raison, c'est swag. Et y'a eu beaucoup de crétins qui ont utilisé un prétexte "sacré" dont impossible à remettre en question (pratique) pour se taper dessus. Ils se seraient tapés dessus quand même, pour des raisons économiques / nationalistes / racistes / géopolitiques, la liste est longue. Breaking news, le sexime et la misogynie existent même là où la religion n'est pas passée... en tant que femme occidentale, je m'en prends encore plein la tête concernant mon sexe et ma place de femme dans la société. De la part d'athées. Etonnant, non ?


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Celle-ci m'a tuée ! pour des gens censés s'en tenir à la raison, c'est plein de préjugés ça dites-moi ! On devrait pas s'en tenir aux faits ? Si une personne est intelligente et te plaît... elle est intelligente et te plaît ? Non ? Bon.


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Mais on peut chercher avec vous, y'a pas de soucis. Comprendre "comment". Je vous jure, y'a des croyants qui font des études et tout !


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Ou simplement des phrases choc alors que les choses sont tellement plus compliquées...

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Je sais, je sais, y'a le contexte. On s'adresse à la droite extrême des Etats-Unis ici, Tea Party et compagnie, qui tiennent des propos monstrueux sur les mécanismes de défense des femmes qui feront que violées, elles ne tomberont pas enceintes (c'était à la fois magnifique et monstrueux d'absurdité), qui prônent le "laisser-faire-la-providence-diviiiine" et "it's all God's plan" en négligeant la notion de libre-arbitre. Mais quand même. On peut croire à un Dieu (ou une force divine et absolue) sans faire d'anthropomorphisme en imaginant un Papy se demandant si oui ou non il va intervenir directement, s'il va guérir tel malade ou aider tel enfant en détresse. Le monde est complexe. Les choses sont complexes. La recherche de spiritualité est complexe.


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La vie ne se résume pas qu'à tuer/pas tuer, violer/pas violer... Nos relations avec nos proches. La colère mêlée d'amour. Le ressentiment mélangé à l'envie de se réconcilier. Les addctions, les manques. L'égoïsme. La peur d'être abandonné. Et c'est une liste non-exhaustive... Autant de difficultés à savoir si l'on fait bien, si l'on dit bien, si l'on vit bien, si on fait le maximum ou si l'on a trouvé sa place.

"If only I wasn't an atheist, I could get away with anything. You'd just ask for forgiveness and then you'd be forgiven. It sounds much better than having to live with guilt. - Keira Knightley"

Faudra qu'on me donne la recette miracle du sentiment immédiat d'absolution et de paix retrouvée, tiens, ça m'intéresse... ah oui, ça s'appelle l'hypocrisie et l'aveuglement, et c'est partagé également sur la planète, chez les croyants et les non-croyants. Suis-je bête.

 

Je prends toujours l’exemple du sentiment amoureux. Concrètement et scientifiquement, ça s’explique très bien. Le coup de foudre se traduit par une montée de dopamine, d’ocytocine, d’adrénaline. Envie de fusion et se jeter dessus comme des bêtes en se faisant presque mal ? C’est la phényléthylamine qui fait une grosse partie du boulot. Sans compter la fameuse hormone dite « de l’attachement » (so cute), l’ocytocine, et toutes les endorphines qui viennent procurer une douce sensation cocoonante et rassurante. Ça s’explique, c’est intéressant, on voit des corrélations avec les drogues dures et des molécules présentes dans le chocolat, c’en est même marrant… Pourtant, on vient tous (presque tous) donner une autre valeur à nos amours. Une rupture ou la perte de l’être aimée provoque des sensations terribles qui peuvent s’expliquer physiologiquement. Est-ce que pour autant il ne s’agit que d’un sevrage d’hormones ? N’y a-t-il pas autre chose derrière ces variations chimique, d’un peu inexplicable, difficilement concevable, horriblement complexe ? Certains vont dire que non, que même notre esprit est programmé pour croire à quelque chose qui nous dépasse quand il ne s'agit qu'un mécanisme de survie de l'espèce. C'est ma foi possible, et c'est dans leur droit de se tenir à cette théorie. Mais est-ce que ça blesse la société si en mon fort intérieur, je demeure persuadée qu'il existe une énergie qui nous transcende ?

La curiosité scientifique ne va pas à l’encontre de la foi. Pour certains, croire amène encore davantage de questions, puisqu’au lieu de se contenter d’un « comment », on y ajoute « pourquoi ? »

Donc France Inter, oui, on peut croire sans être crétin.

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L’émission était fort intéressante par ailleurs, et courte de surcroît, seulement 8 minutes ! je conclurai d’ailleurs par deux citations tirées de ce programme.

« La foi, c’est une confiance et une forme de questionnement. »

« – Alors, en quoi croire ? – Mais en Dieu. Croire en l’Absolu. »

 

Non, en fait je vais même finir avec Morpheus.

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